Merci à toutes celles et tous ceux qui se sont inscrit.e.s à cette lettre dès la première édition, il y a deux semaines. J’espère que ce projet vous plaira. N’hésitez pas à ouvrir une discussion en commentaire de ce texte. Beau jeudi !
Maudit réveil
Pendant des années, je me considérais comme n’étant “pas du matin”.
Durant toute mon adolescence, le week-end, il fallait me tirer du lit à 11h, 12h voire 13h et au-delà après des heures de sommeil. Et je continuais à grommeler de n’avoir pas assez dormi. Même durant la semaine, je programmais mon réveil dans l’idée de me réveiller juste à temps pour enchaîner ce que j’appelle les tâches du matin.
Douche / s’habiller / petit-déjeuner / sac / portefeuille / chaussures…
Une routine bien orchestrée dans laquelle venaient s’inscrire mes parents qui m’accompagnaient parfois au lycée en voiture.
Il n’y avait pas de saveur particulière à se lever au milieu de l’hiver dans une pièce sombre et fraîche pour aller en cours de maths à 8h. Surtout quand on n’est pas certain de la qualité du DM fait la veille juste avant qu’Un, Dos, Tres ne commence. Mais c’est une autre histoire.
Je n’avais aucune excitation particulière à devoir m’extirper du lit pour me lancer dans une journée intense. Journée où l’on est assis, avec les copains et copines aux récréations, mais la plupart du temps assis et passif. Une école émancipatrice à certains égards certes mais qui malheureusement, depuis les années quatre-vingt, se conforme de plus en plus aux attentes du capitalisme marchand.
Le matin a été pendant de nombreuses années le symbole du moment honni de la journée où j’étais privé de la liberté de continuer de dormir et dans le meilleur des cas, de rêver.
Maudit matin. Maudit réveil.
Avec l’entrée à l’université et le fait de devoir prendre un train depuis la banlieue parisienne pour me rendre à la Sorbonne, à Paris, cette routine presque technique du matin perdura. Cette fois-ci, avec parfois une envie plus importante de rejoindre les cours qui m’y attendaient. Islam médiéval, Historiographie, Philosophie politique, Sociologie… Des tartines alléchantes que j’avais choisies après le BAC pour un petit-déjeuner de culture générale équilibré.
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